Photo_1 Equipe MetaFensch

EUREKA LORRAINE, DÉCEMBRE 2016

Annoncé par François Hollande en 2013, lors de sa visite à Florange, quelques mois après la fermeture des hauts-fourneaux d’ArcelorMittal, MetaFensch est désormais opérationnel. L’ingénieur- docteur en métallurgie Neill McDonald, qui dirige ce centre de recherche sur les métaux de demain, nous détaille son mode de fonctionnement.

Eureka : Quels sont les objectifs de cette plateforme de R&D autour de la métallurgie et de la sidérurgie installée à Uckange, en Moselle ?
Neill McDonald :
L’une de ses principales missions consiste à démontrer la faisabilité de l’économie circulaire dans le domaine de la fabrication des métaux. Afin de développer de nouvelles filières au sein de l’industrie métallurgique, notre centre de recherche met plus particulièrement l’accent sur les procédés de fabrication et les méthodes de recyclage de métaux ou d’alliages promis à un bel avenir industriel comme le titane.

De quelle manière fonctionne la plateforme ?
Notre équipe de neuf personnes réunit un administrateur, trois docteurs-ingénieurs, trois techniciens et deux apprentis. Elle dispose d’une grande expérience dans le secteur de la fabrication des alliages métalliques. Insérée à la fois dans l’écosystème industriel régional, national et européen, MetaFensch a vocation à mener des actions de R&D à une échelle semi-industrielle. Le cahier des charges de la plateforme est donc défini en concertation avec les acteurs économiques du secteur de la métallurgie et de la sidérurgie.

Photo 2_Façade MetaFensch

Comment ce centre de recherche tourné vers l’industrialisation est-il financé ?
Le projet est soutenu par le Programme d’Investissements d’Avenir à hauteur de 20 millions d’euros. Cette enveloppe budgétaire doit couvrir les frais de fonctionnement de la structure depuis son lancement officiel, en septembre 2014, jusqu’en septembre 2019. A compter de cette date, notre plateforme devra ensuite voler de ses propres ailes par le montage de partenariats industriels et de projets soutenus par la Région, l’Etat et l’Europe.

«Accompagner l’industrie métallurgique vers une montée en gamme des produits fabriqués à partir de procédés plus respectueux de l’environnement»

Quels sont les équipements dont dispose MetaFensch ?
Un premier four de fusion par induction sous vide (VIM) est opérationnel depuis juin 2016. Cette sorte d’aciérie miniature doit permettre aux industriels de tester de nouveaux types d’alliages, de la fusion à la coulée. L’outil vise ainsi à accompagner l’industrie métallurgique vers une montée en gamme des produits fabriqués à partir de procédés plus respectueux de l’environnement. Dans les prochains mois, le site d’Uckange disposera de deux autres fours. L’un est destiné à créer une filière de recyclage du titane, l’autre à produire de la poudre de titane. Cette dernière servira à alimenter des imprimantes 3D dédiées à la fabrication de pièces complexes pour le secteur aéronautique ou médical.

Quels sont les premiers partenariats, tant industriels qu’institutionnels, initiés par MetaFensch ?
Avec les sociétés Ascometal et Vallourec, nous allons mettre à contribution le four VIM pour élaborer des lingots d’acier de 350kg. Après avoir démontré que ces lingots semi-industriels sont représentatifs des lingots de plus de 5 tonnes élaborés en usine, nous pourrons ensuite concevoir et développer de nouvelles nuances d’acier. MetaFensch va également accompagner le groupe aéronautique Safran et l’entreprise Eramet, l’un des leaders mondiaux des métaux d’alliages, dans la mise sur pied d’une filière française de recyclage du titane dont la construction vient à peine de commencer à l’échelon national. Sur le plan de la recherche académique, nous collaborons avec l’Université de Lorraine dans le cadre d’une thèse de doctorat sur ce même projet du recyclage du titane.

Photo 1: L’équipe de MétaFensch pose devant le four de fusion par induction sous vide. © MetaFensch/Jérôme Baudoin
Photo 2: Façade du bâtiment de MetaFensch. © MetaFensch/Jérôme Baudoin

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