GRAND PARIS DÉVELOPPEMENT N°8, AUTOMNE 2014
Première Française à être allée dans l’espace, Claudie Haigneré préside aujourd’hui Universcience, un établissement public né en 2009 du rapprochement du Palais de la découverte et de la Cité des sciences et de l’industrie. L’ancienne ministre du gouvernement Raffarin nous livre sa vision du Grand Paris.
Que vous inspire ce vaste projet d’urbanisme?
Le Grand Paris, c’est d’abord l’opportunité d’optimiser le vivre ensemble d’un territoire dans des domaines tels que les transports, la culture, la formation mais aussi l’enseignement supérieur, la recherche et le développement économique. Son déploiement jusqu’aux confins des trois départements qui entourent la capitale est particulièrement pertinent pour faire face à la concurrence de métropoles internationales, leaders dans les domaines de l’économie et de l’innovation, telles que Shanghai, Tokyo, Sao Paulo ou Londres.
Quels sont justement les atouts dont dispose le Grand Paris dans le domaine de la recherche et de l’innovation?
Grâce à l’ensemble de ses universités et de ses grandes écoles d’ingénieurs, ce territoire constitue la première concentration européenne en matière de recherche et développement. Et avec une population jeune et hautement qualifiée parmi laquelle figurent plus de 650 000 étudiants et 150 000 doctorants, le Grand Paris a tout le potentiel d’une métropole européenne qui prépare l’avenir.
Comment envisagez-vous la métropole francilienne d’ici 10 ou 15 ans?
Comme un territoire solidaire, connecté et interconnecté. A mon sens cela devrait se traduire par le regroupement des lieux de formation et des entreprises et par la connexion des réseaux de transport aux opportunités d’emplois. De telles associations sont porteuses de vertus dès lors qu’elles consistent à additionner les forces ou à les rééquilibrer. Cette logique est celle des pôles de compétitivité ou des intercommunalités qui permettent une mutualisation des moyens et des synergies nouvelles de partenariat.
Vous ne craignez pas que ce développement soit préjudiciable à celui d’autres régions françaises?
Je ne crois pas que le Grand Paris se construise au détriment des autres territoires qui bénéficient désormais de compétences nouvelles et de moyens plus importants avec les lois de décentralisation. Le Grand Paris est avant tout un projet global qui doit permettre d’améliorer la qualité de vie de ses habitants tout en rendant le territoire encore plus compétitif et attractif. Une philosophie qui, en soi, ne peut qu’être partagée et encouragée.
Quel rôle sera amené à jouer la culture et plus particulièrement Universcience au sein de cette future métropole francilienne?
La culture doit participer à la création du Grand Paris en contribuant à la structuration du territoire métropolitain. Le projet de rénovation de la bibliothèque de la Cité des sciences se construit d’ailleurs avec l’idée de faire de ce lieu vivant et dynamique un espace ouvert sur le nord et l’est parisiens afin qu’il soit mis au service des habitants de Saint-Denis, Aubervilliers ou Pantin. Au travers de ce projet, Universcience a l’ambition de favoriser l’égalité des territoires pour rendre la culture accessible à tous.
