GRAND PARIS DÉVELOPPEMENT N°9 , HIVER 2014
La plateforme Sanofi de Vitry héberge un site de production et un centre de recherche et développement. Unique en France au sein la branche pharmaceutique du groupe, cette structure recherche, développe et produit de nouvelles thérapies issues des biotechnologies et de la chimie.
Site historique regroupant près de 2 000 salariés, le site de de Vitry-sur-Seine a connu entre 2008 et 2012 une restructuration de ses activités de production. Alors que la chimie de gros volume et la biochimie ne font désormais plus partie de ses prérogatives, cette plateforme est en train de devenir, en France, la tête de pont du groupe Sanofi pour le développement et la production des biotechnologies à visée thérapeutique et des molécules chimiques hautement actives. « La nécessité de constituer rapidement un portefeuille de produits innovants, nécessitant le développement de procédés de fabrication de pointe, nous a incités à renforcer davantage les liens entre production industrielle et R&D », souligne Thierry Garot. Directeur du centre de production Sanofi de Vitry-sur-Seine jusqu’au 1er novembre dernier, il vient d’être remplacé à ce poste par Pierre Lamy. « Je suis fier de rejoindre les collaborateurs de Vitry pour accompagner le site vers le développement et la production de nouveaux principes actifs, qu’ils proviennent de nos expertises en biotechnologies ou en chimie », explique ce dernier.
MIEUX CIBLER LES MALADIES
Afin de relever ce défi de taille, la plateforme s’est dotée, en 2010, d’un atelier multifonction de production de molécules chimiques à haute activité pour le traitement du cancer. Le lancement, en 2012, d’une unité de production d’anticorps monoclonaux, baptisée Biolaunch, permet désormais au groupe de développer de nouvelles approches bio-thérapeutiques plus personnalisées. Ces deux technologies sont complémentaires. En couplant ces anticorps à des molécules chimiques très actives, il est en effet possible de mettre au point des traitements qualifiés d’immuno-conjugués. Ces agents thérapeutiques d’un nouveau genre sont avant tout destinés à combattre des pathologies complexes telles que les maladies neurodégénératives, comme Alzheimer et Parkinson, ou les cancers. « À la différence d’une chimiothérapie classique, l’association d’un anticorps monoclonal à une molécule hautement active permet de cibler avec précision la cellule malade sans altérer les cellules voisines en bonne santé », illustre Éric Garrigou, nouveau directeur du centre de R&D de Vitry/Alfortville. Si l’activité de prédilection de la plateforme de Vitry demeure l’oncologie, le site a toutefois vocation à répondre aux besoins de tous les sites du groupe Sanofi nécessitant de faire appel aux biotechnologies pour l’élaboration de nouveaux médicaments. Outre les immuno-conjugués destinés à combattre le cancer, de nombreux autres agents thérapeutiques devraient ainsi être produits à Vitry dans les années qui viennent. D’ici quelques mois, ce pourrait être le cas d’un anticorps anti-PCSK 9 issu de la collaboration avec la société Regeneron, partenaire américain du groupe Sanofi. Destiné au traitement de l’hypercholestérolémie, cet anticorps monoclonal, qui devrait être commercialisé l’année prochaine, pourrait, grâce au site de Vitry, disposer d’une plateforme de production de premier plan pour conquérir le marché européen.
AU COEUR DU GRAND PARIS
À une échelle plus locale, le site de Vitry a parfaitement intégré le projet d’aménagement du Grand Paris. Dans cette perspective, l’entrée principale du centre de recherche et de production, située jusqu’ici côté Seine, a été déplacée. Désormais orientée vers l’accès de la future gare des Ardoines du réseau Grand Paris Express, qui verra le jour en 2018, cette nouvelle entrée principale sera par ailleurs dans la perspective des futurs axes routiers qui desserviront la ZAC des Ardoines. Installé au coeur de cette vaste opération de développement urbain, Sanofi espère bénéficier de la création d’un incubateur pépinière hôtel d’entreprises (IPHE) soutenu par la mairie de Vitry-sur-Seine. « Nous comptons sur cette initiative pour favoriser l’installation d’entreprises innovantes dans le domaine des sciences du vivant avec lesquelles nous pourrions ainsi collaborer étroitement », conclut Éric Garrigou.