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EUREKA LORRAINE, AVRIL 2016

Lancée en mars dernier à Charleville-Mézières, cette plateforme dédiée à l’impression en trois dimensions doit redynamiser l’industrie métallurgique du territoire Champagne-Ardenne en aidant l’ensemble des acteurs de la filière à s’approprier cette technologie d’avant-garde.

En l’espace de quelques années, l’impression en trois dimensions a élargi le champ des possibles de la fabrication additive* de nombreux secteurs industriels. Longtemps tributaire de substrats tels que les matériaux composites ou les plastiques, la technologie autorise désormais la fabrication d’objets en métal. A Charleville-Mézières, cette petite révolution vient de se matérialiser sous l’apparence d’une plateforme industrielle spécialement dédiée à la fabrication additive de pièces métalliques. Baptisée Platinium 3D, cette structure installée au cœur du principal territoire de forges et de fonderies de France a une vocation bien précise comme l’explique Sébastien Guenet, délégué territorial Ardennes de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) de la Champagne-Ardenne : «L’initiative vise à préserver le tissu industriel local en accompagnant les entreprises des secteurs de la métallurgie et de la fonderie dans l’acquisition et la maîtrise de ces nouvelles technologies d’impression en trois dimensions.»

«Des moyens d’expérimentation de niveau industriel, des compétences scientifiques et des parcours de formation»

Grâce au soutien financier de plusieurs partenaires institutionnels allant de l’Europe à la Communauté de communes en passant par la Région et le Conseil général, 3 millions d’euros ont pu être investis dans l’acquisition des imprimantes 3D. Dotée par ailleurs d’un budget de fonctionnement d’un million d’euros sur 3 ans, la plateforme s’est fixée des objectifs ambitieux. «En plus de moyens d’expérimentation de niveau industriel, Platinium 3D proposera à terme des compétences scientifiques et des parcours de formation adaptés aux différents acteurs de la filière» souligne Sébastien Guenet. La structure dispose pour l’heure de trois technologies d’impression 3D : deux imprimantes sont dédiées à la fabrication additive de pièces métalliques, par projection de fines couches de poudre métallique pour la première et par ajout de strates successives de matière pour la seconde. Une troisième machine permet quant à elle de réaliser, couche par couche, des moules en sable qui serviront à couler des pièces de fonderie.

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La plateforme offre ainsi la possibilité de comparer l’efficacité ou le coût de fabrication des trois méthodes pour la réalisation d’un même objet. Elle permettra également aux industriels de concevoir des prototypes tout en formant leurs employés à la maintenance et la manipulation des imprimantes 3D. «Tout un écosystème se met peu à peu en place autour de Platinium 3D, à l’image de la filière d’ingénieur spécialisée en fabrication additive qui verra le jour en septembre au sein de l’Université de Reims Champagne-Ardenne» conclut avec enthousiasme Sébastien Guenet.

* Par opposition aux procédés classiques de fabrication tels que l’usinage, qui consistent à soustraire de la matière, la fabrication additive décrit une nouvelle manière de produire des objets par ajout de couches successives de matière.

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